Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Verba volant scripta manent

17 décembre 2021

L'histoire sans fin

C'est une journée comme les autres, qui se répète à l'envi.

J'ai le sourire et je ne sais même plus pourquoi. Mais je vais bien quand tout le monde pense que je me mens. 

J'entends que je suis sombre et éteinte. 

La vérité, mes amis, est que je vais bien car plus rien ne m'abime. 

On ne peut pas fendre l'océan comme on ne peut pas briser les rochers.

Certains vont diront que vous êtes détruits, répondez-leur qu'au contraire, vous vous êtes bâtis.

Nous étions la première pierre, nous serons le dernier rempart.

Ici, debout et droits, les vents contraires ne nous inclinent pas.

Laissez-les croire que vous êtes dans l'obscurité, ils n'ont pas la lanterne qui vous guide vers votre intériorité.

Écoutez leurs conseils mais laissez-leur le soin de se les appliquer.

Vous seuls savez...


Publicité
Publicité
29 août 2021

Nuit

Je crois finalement que je préfère

rester éveillée que rêver amer

Me voir troublée, tourmentée

Me réveiller en nage, effarée


Désirs et illusions se fréquentent

Je m'extirpe de ces fictions ardentes

L'oeil humide de ce que je ne verrai plus jamais

Le dos ruisselant d'espérer de l'amour au rabais


Fuyez-la, cette enfant capricieuse

Mais reprenez les clefs de la demeure pernicieuse

Elle s'en ira vieillir sur une immense péniche

Au gré des courants vertueux dont vos chancres se fichent.

21 novembre 2020

Docile

Mon imagination vagabonde 

Sur tes reliefs et tes contrées 

Même quand ton tonnerre gronde

J'erre ici, prête à me mouiller 

Je ne suis plus ni naïve ni mièvre 

Je suis à toi et à personne 

Je suis le sucre sur tes lèvres 

La mélodie que tu fredonnes 

Il y aura dans mes gestes 

Un jour satin un jour piment 

Suffisamment pour que tu restes 

Que tu sollicites chaque instant 

J'irai me brûler dans tes plaines

J'y laisserai même quelques cheveux

Et non pas que cela me gêne 

Je peux bien souffrir pour deux 

Donne-moi du fil à retordre 

Appuie là où cela fait mal 

Donne-moi aussi quelques ordres 

Eveille mon côté animal 




17 août 2020

M'envahis

Plus les jours passent, plus tu m'oppresses

Plus les heures passent, plus tu m'caresses,

Et si tu me laissais deviner d'autres univers,

et si tu me laissais toucher la terre entière,

je ne ferais rien de plus que m'abandonner,

rien de plus rien de moins que m'oublier,

mais tu m'envahis, me saoules de tes promesses,

tu m'obscurcis, m'ennivres de nuits de détresse 

et je te déteste, te déteste, te déteste,

tu m'étouffes, me meurtris, me renverses,

et je te déteste, te déteste, te déteste,

tu me bouffes, me pourris, me délaisses

alors fous-moi la paix, s'il te plaît

à bord de ton navire de merde

vogue et ne te déguise pas d'entraide 

vogue et ne me déguise plus jamais.

 

 

25 juillet 2020

L'invisible

A peine un caillou dans lequel on shoote 

Je ne suis ni chemin ni route 

On me tient la main le temps d'une seconde 

Je ne fais partie d'aucun monde 

Ce que l'on retient n'est rien de moi

Ce que l'on croit est ce que l'on voit

Quémander l'intérêt par des maladresses 

Se ridiculiser pour quelques caresses 

L'on m'oublie comme l'on m'a vue 

Souriante, triste, vêtue ou nue

Nudité de l'âme sans filtres 

Personnage moins bien que pitre 

L'on n'aura plus mon cœur 

Plus mes peines, pas mes couleurs

Je donne donc je suis 

Je claironne mais je fuis. 


Publicité
Publicité
5 avril 2020

Muses d'un dimanche

Je suis prête à faire

le nécessaire et l'inventaire 

de ma vie et de mes faux-pas

du noir et de ses éclats 

je n'ai pas toujours su

être mâture vois-tu

mais la douleur n'a pas d'âge 

et le trouble est sans adage 

S'il le faut je repartirai 

vers le monde des imparfaits 

Je n'ai aucune prétention 

Ni hautaineté ni façons 

Je suis hélas juste moi

Incomplète parfois 

Ridicule il faut croire 

Pardonnez mes déboires 

Je suis un puzzle de perles 

Où les doutes déferlent 

Ce soir aucune sensation 

Si ce n'est un poison

Peur de l abandon 

Sœur de déraison 

31 mars 2020

Beauté

Une nuit étoilée n'est rien,

sans le soleil du lendemain,

mon sourire à ton égard,

ma soeur, mon amie, mon miroir,

ton sourire est une goutte d'or,

plus qu'une égale, un trésor,

ton rire m'emplit d'espoir,

tes mots dans ces brouillards,

tu me relèves encore et sans cesse,

chaque fois que je me rabaisse,

toi le diamant aux mille facettes,

la perle rare que rien n'arrête,

sans toi je ne saurais être,

mon refuge, mon autre tête,

ma main dans la tienne,

nous avançons sereines,

il y a peu de manières

de dire,à l'endroit, à l'envers,

que ta vie et la mienne

sont liées, que je t'aime.  

 

 

 

 

 

29 mars 2020

A nos amours

J'ai regardé par dessus son épaule. J'y ai vu des formes, des ombres et des lumières.

J'y ai vu un moi en mieux, que je ne peux lui offrir. Mon monde est amer.

Je voudrais incarner la sérénité que je ne possède pas, l'estime de soi que je ne connais pas,

la félicité que je ne palpe pas. Mon monde est austère.

Nul ne peut nous aimer plus que nous nous aimons nous-mêmes.

Ce qu'il voit, je ne sais pas. Mes yeux sont voilés et ternes. 

"C'est compliqué l'amour" dit la frayeur. 

Pourtant il me tend la main. J'ai peur.

L'on dit qu'il faut rester soi-même. Mais de solitude en isolement,

je me suis perdue dans le néant des Qui suis-je.

Je voudrais lui donner le meilleur, mon coeur.

Ce vacarme dans ma tête m'embête.

J'ai perdu le bruit des mots et leur écho,

la feuille, l'encre et le stylo,

A fleur de peau, un chaos.

Je m'en vais me perdre à nouveau,

dans des vers et à vau-l'eau,

comme un peintre sans pinceau,

les veines pleines de Je t'aime,

il n'y a que ce JE qui me gêne. 

 

 

 

 

13 octobre 2012

"Il faudra qu'on leur pardonne." - Catégorie Poème

 

Il faudrait qu'on leur pardonne de ne plus écouter nos plaintes.

On se lèvera un matin, plus d'entailles sur les mains, plus de sel au coin de l'oeil,

la poussière se sera déposée sur nos cahiers de doléances, nos étagères de lamentations, la statuette mère

des incompris aura cedé sa place au miroir des simples d'esprit, juste reflet de la transparence, juste image de l'oubli.

 

Il faudrait qu'on leur pardonne de nous offrir leur dos.

Peut-être parviendrons-nous à ouvrir les rideaux, le coeur allégé, leurs paroles envolées.

Nous n'irons plus porter la croix de l'injustice, l'étendard de l'absence.

Tu ne l'appelleras plus Tien, tu ne seras plus Celle.

Nous serons la brume de nos froides pièces, désinvolte tristesse.

 

Il faudrait que tu leur pardonnes leurs railleries assassines.

Retires les maux sur ton miroir, tu ne seras plus grosse, tu ne seras plus laide.

Tu seras le contenu de l'enveloppe, la profondeur hors du paraître.

Tu n'entendras plus les démons de la cour, ni les sirènes des anciens jours,

tu seras le passage bref mais imposant sur leurs vies mortes de toute essence.

 

Il faudra qu'elle te pardonne les années d'attente et d'imploration.

Son errance, son dépit, ses questions sans réponses, ton arrogance, ton silence, ton mépris, ta défaillance. 

Comment auriez-vous pu comprendre l'intérêt d'être ensemble, des chaines auraient fini par cisailler vos poignets.

4 octobre 2012

"La dictature tacite" Extrait - Catégorie Nouvelle

 

  "La dictature tacite"

  

Bien souvent, je suis spectatrice de mon être. Je suis tout ce qu'il peut paraître de plus commun, une jeune femme ordinaire et sans histoires, la petite secrétaire qui vous salue poliment le matin, fait ce qu'elle a à faire et quitte son bureau le soir, dans la même discrétion. Cette année, j'aurai trente ans. Je viens de passer les trois derniers mois à tenter d'appréhender le cap. Je ne regarderai plus en bas, tous mes filets de sécurité se sont dissouts. J'ai le sentiment d'avoir entamé l'escalade d'un édifice semé d'embuches, de questions auxquelles je n'aurai jamais les réponses, de rencontres sans aboutissement, de décisions sans succès. Je serai trentenaire donc. Mes amis avaient peut-être le remède à mes angoisses, ils n'avaient pas l'air de se soucier de cette dizaine de plus à leur compteur. Il y avait, d'un coté, Chloé, qui allait de déceptions en déceptions, elle ne concevait pas d'être avec un homme si ce n'était pas « le bon », mais s'accordait à dire que tout cela n'était que foutaise et que la personne idéale était devenue une savante stratégie commerciale. De l'autre, Manuel, simple et insouciant, qui gardait néanmoins bon espoir de faire la rencontre qui le rendrait complet. Étais-je seule folle à faire de ce trentième anniversaire un évènement chaotique ?

 

Un mardi matin, Chloé avait tenté de me joindre à deux reprises, je n'avais pas décroché, je lui en voulais un peu de me délaisser au profit de son nouveau jules rencontré un mois plus tôt, elle qui passait son temps à descendre en flammes les relations des uns et des autres. J'estimais qu'elle n'avait pas eu besoin de moi ces dernières semaines et donc qu'elle pouvait se passer de mes nouvelles. C'était un comportement un peu puéril que j'adoptais là, seulement il s'imposait à moi. J'avais bien trop de mal à réprimer mon orgueil. Je ne dis pas que mon attitude me rendait particulièrement fière de ma personne. Il est des réflexes qui, justement, sont des réflexes, c'est automatique.

 

Mon chef, lui aussi, avait trouvé le moyen de m'appeler alors que je prenais quelques jours de congés, à croire que la boite était amputée de sa trésorerie sans moi. C'est drôle comme les gens ne vous prêtent guère d'attention tant que vous êtes là, mais il vous suffit de disparaître un temps donné pour que la ruche s'affole. Tout comme à Chloé, je ne lui ai pas répondu, je me suis contentée d'écouter ses messages sur mon répondeur, et d'y répondre par un courrier électronique certes froid mais concis :

 

 

Bonjour. Bien eu vos messages. Les factures du mois de janvier

sont dans le classeur vert prévu à cet effet, cela n'a pas changé.

 

À dans 10 jours

 

 

Il pouvait bien prendre cela pour de l'insolence, ça ne me dérangeait pas, j'avais toujours fait le travail comme on me le demandait, et même souvent plus que de raison, je ne volais pas mes vacances. J'en ressentais le besoin insatiable, en fait, pour aller au plus simple, je voulais démissionner. Ce gratte-papiers que j'étais, ce vide-poche de taches administratives, me renvoyait à l'image de la femme que je risquais de devenir si je n'y changeais rien, une quadragénaire aigrie, usée par ses semblants d'auto-satisfaction et ses assauts de consommatrice urbaine suffisante. Seule moi y pouvait quelque-chose. Je ne crois pas que je voulais fuir la société mais plutôt qu'elle finisse par me fuir. J'en arrivais petit-à-petit à étouffer sous ses sollicitations et cette masse criarde, tour à tour éplorée et euphorique, avait eu raison de ma tolérance. Plus je m'entourais plus je trouvais les gens décevants, insipides et ennuyeux. J'étais très souvent à leur écoute, mais je réalisais que ça n'était pas vraiment réciproque, et ce constat me lassait. Je connaissais Chloé depuis quelques années, je l'appréciais indéniablement. Malgré tout, je commençais à lui reprocher intérieurement tout un tas de détails pour le moins ridicules, mes griefs étaient quand-même là, ils me collaient à la peau.

 

Je me disais régulièrement que j'étais d'un égoïsme affreux puis la minute d'après je le maquillais en une réaction parfaitement légitime. Quelle-était la bonne interprétation dans tout cela ? J'avoue que c'était une question que je me posais de moins en moins. J'étais dans un état d'esprit totalement contradictoire. J'avais raisons, les autres étaient en tort, c'était à eux de venir me chercher, pire de s'excuser, en même temps, pour qui je me prenais pour penser qu'ils avaient des comptes à me rendre. J'oscillais comme cela depuis un bon moment déjà. Je pense que mes amis l'avaient ressenti, par conséquent, ils se faisaient plus rares, plus distants. Dans ces conditions, je ne savais plus dire s'ils agissaient justement en amis ou non. Mon rapport conflictuel avec le monde extérieur s'est installé insidieusement pour devenir l'instigateur de mon isolement.

 

Finalement, Manuel a finit par me rendre visite à l'improviste. Il se tenait là, au milieu du salon, à hésiter entre la gêne, le mécontentement et la tristesse. Je lui ai dit de s'asseoir, je regardais un film lorsqu'il a sonné. Il s'est donc installé sur le canapé, je n'ai trop rien dit, j'ai poursuivi ma séance sans trop le considérer avant qu'une voix en moi m'ordonne d'éteindre la télé. J'ai posé la télécommande et attrapé le cendrier avant de me tourner vers lui :

 

-Alors, que me vaut l'honneur de ta visite ?

-Tu m'appelles plus, j'ai fait quelque-chose ?

-Pas que je sache, j'ai un peu de mal à communiquer ces temps-ci.

-C'est rien d'le dire ! Au point de pas m'répondre quand j'appelle. Qu'est-ce qu'i t'arrive ?

 

J'ai laissé passer plusieurs secondes avant de tenter une réponse. Parce que je ne savais pas ce qui me poussait réellement à me comporter ainsi, et puis parce que, quand bien même je traversais une période obscure, je ne voulais pas blesser Manuel par une phrase malheureuse. C'était un gentil garçon, on s'entendait très bien.

 

-Regardes-moi, ma vie est d'un ennui, je me demande pourquoi je me lève le matin, tout est sordide !

-Abuses-pas Aurélie ! T'as un boulot, un appartement et des amis, ca pourrait être pire.

-Oui, je pourrais avoir trente ans !

 

Il a rigolé. Comme il voulait détendre l'atmosphère un peu plus, il m'a rétorqué :

 

-Ou être célibataire !

 

Bizarrement, ca ne m'a pas fait rire. Ça m'a plutôt heurtée. Il a de suite senti le malaise et s'est excusé. Il a reconnu que c'était stupide de sa part et qu'il n'était pas plus en couple que moi d'ailleurs. Sa gène greffée à mon amertume nous a ramenés à un pied d'égalité psychologique. Du coup, sa présence me faisait du bien. On se complétait, comme toujours. Nous avions, depuis le début, cette complicité naturelle qui nous autorisait les silences ponctuant d'ordinaire nos conversations. Je n'avais pas besoin de jouer un rôle en sa compagnie. J'étais moi, si tant est que je pus donner une définition à ce mot:moi. Avais-je jamais su ce que cela voulait dire?

 

-Non mais blague à part, dis-moi c'qui va pas? Reprit Manuel

-Je suis au point mort et une question m'obsède: Qu'est-ce que je vais faire de mes dix prochaines années? Je n'en ai aucune idée, ça me fait peur...

-Bah... Tu veux changer de boulot? Ou c'est plus sur le plan personnel, sentimental quoi?

 

Excellente question! Même à celle-ci je n'entrevoyais pas d'élément de réponse. Mon Dieu! J'étais vide, creuse.

 

...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Verba volant scripta manent
Publicité
Archives
Publicité